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Article mis à jour le : 12 Novembre 2024
Depuis fin septembre, l’univers WordPress est en ébullition. Au cœur de la tempête : un conflit ouvert entre Matt Mullenweg, cofondateur de WordPress, et WP Engine, l’un des hébergeurs les plus influents du CMS. Ce bras de fer, marqué par des actions inédites comme le blocage de WP Engine sur WordPress.org et la prise de contrôle controversée du plugin ACF, pourrait bien redéfinir l’écosystème open source que des millions d’utilisateurs et développeurs considèrent comme une ressource commune. A date du 28 Octobre 2024, notre support d’assistance au CMS WordPress vous retrace les derniers évènements de ce clash. Quelles sont les réelles implications de ce conflit pour les utilisateurs et l’avenir du CMS ? Découvrez les coulisses et les conséquences de cette crise qui ébranle WordPress.
Le conflit entre WordPress, plus spécifiquement son cofondateur Matt Mullenweg, et WP Engine, l’un des principaux hébergeurs spécialisés WordPress, a émergé publiquement fin septembre 2024. Au cœur de la dispute, Mullenweg a exigé que WP Engine verse 8 % de son chiffre d’affaires en royalties pour utiliser les marques « WordPress » et « WooCommerce », sous peine de perdre l’accès aux ressources essentielles de WordPress.org, notamment les mises à jour de plugins et thèmes. Ce durcissement s’est rapidement transformé en conflit ouvert lorsqu’Automattic, la société mère de WordPress, a bloqué WP Engine sur sa plateforme dès le 24 septembre, empêchant l’accès aux mises à jour automatiques de ses produits.
Pour contourner cette restriction, WP Engine a rapidement proposé une solution manuelle de mise à jour, mais cela a engendré des inquiétudes chez ses utilisateurs. Le 3 octobre, WP Engine a décidé de porter plainte contre Automattic, accusant Mullenweg d’abus de pouvoir. La querelle s’est amplifiée le 5 octobre lorsque WordPress.org a créé un fork du populaire plugin Advanced Custom Fields (ACF), renommé Secure Custom Fields en invoquant des problèmes de sécurité, bien que WP Engine ait nié ces allégations. Une autre décision controversée a suivi le 10 octobre : l’ajout sur WordPress.org d’une clause d’affiliation demandant aux utilisateurs de certifier qu’ils ne sont pas associés à WP Engine. Ces tensions ont entraîné des départs notables chez Automattic, où Mullenweg a proposé aux employés en désaccord de partir avec des indemnités.
« Je ne suis en aucun cas affilié à WP Engine, financièrement ou autre. »
Pour mieux comprendre le conflit entre les deux entités, voici une infographie qui retrace la chronologie des évènements :
Le 30 octobre, Mullenweg et Automattic ont présenté une requête visant à rejeter les accusations principales formulées par WP Engine, en arguant que l’entreprise est responsable du préjudice qu’elle a elle-même engendré.
Un article publié dans Techcrunch révèle qu’Automattic prépare une stratégie renforcée pour protéger les marques « WordPress » et « WooCommerce », incluant des actions juridiques et des enregistrements de marques additionnels comme « Managed WordPress » et « Hosted WordPress » depuis janvier 2024 ! Automattic a également évoqué un programme de licences payantes pour encadrer les partenaires utilisant ces marques, ce qui marque une rupture avec la politique collaborative habituelle. Cette stratégie cible particulièrement WP Engine, accusé de violations graves, mais elle pourrait aussi concerner d’autres entreprises.
En parallèle, Automattic a examiné l’impact de Google Ads et des offres publicitaires pour empêcher l’utilisation abusive de « Managed WordPress » et « WordPress Hosting ». Cette nouvelle approche représente un tournant pour l’écosystème WordPress, où les préoccupations commerciales semblent désormais primer sur la collaboration communautaire.
Pour les utilisateurs, la perte d’accès de WP Engine aux mises à jour automatiques signifie des risques accrus pour la sécurité de leurs sites. Les clients de WP Engine qui utilisent des plugins comme ACF doivent maintenant opérer des mises à jour manuelles ou se tourner vers des versions non hébergées sur WordPress.org. Cette complexité nouvelle inquiète de nombreux gestionnaires de sites, qui s’interrogent sur la stabilité de leurs environnements de travail et la continuité des services qu’ils reçoivent.
Si le conflit persiste, il pourrait ébranler la communauté WordPress dans sa structure même. La prise de contrôle de plugins par WordPress.org soulève des inquiétudes parmi les développeurs tiers, qui voient un précédent potentiellement menaçant pour leurs propres créations. Des éditeurs comme Gravity PDF ont déjà retiré leurs plugins du catalogue de WordPress.org pour se prémunir contre d’éventuelles prises de contrôle, ce qui pourrait conduire à une fragmentation de l’écosystème WordPress et à un affaiblissement de l’offre en plugins gratuits.
Au-delà des enjeux financiers et techniques, cette querelle met en lumière des questions fondamentales sur la gouvernance de WordPress. L’affrontement entre la vision de Mullenweg et celle de WP Engine révèle des tensions latentes autour de l’indépendance des développeurs et du rôle centralisé qu’Automattic exerce sur WordPress.org. Heather Brunner, PDG de WP Engine, a appelé à une gouvernance plus transparente, soulignant que l’écosystème open source de WordPress devrait bénéficier d’une structure plus démocratique pour garantir la diversité des contributions. L’avenir de WordPress repose ainsi sur une question clé : le projet peut-il maintenir son modèle collaboratif face à des intérêts commerciaux croissants ?